De retour après un mois d’août plutôt noir

Voilà, je suis de retour. Vous le savez peut-être que le mois d’août en Italie et en Europe est habituellement un mois où tout arrête, les magasins ferment et le mode vacances s’enclenche, même si l’on n’est pas en vacances.

Ici, le mois d’août n’a pas été que du repos. Berlusconi a dû annuler ses vacances pour sauver l’économie italienne. Malgré tout, l’économie du pays semble toujours s’aggraver. La manoeuvre du gouvernement a subi plusieurs critiques et maintenant, le plan se modifie à tous les jours. Nous ne savons plus ce qui ce fera et ce qui sera éliminé, mais une chose est certaine, la lutte à l’évasion fiscale est lancée. Depuis quelques semaines les publicités qui accusent de parasites les personnes pratiquants l’évasion fiscale ou qui expliquent tout simplement l’importance de payer ses taxes pullulent sur les écrans de télévision.

Mais il y a aussi le travail, la base de la constitution italienne: son premier article dit que L’Italie est une République démocratique, fondée sur le travail. Vous direz que je parle toujours de travail, mais ici on ne parle que de ça. Par exemple, environ 30% des Sardes sont à la recherche d’un emploi qui paye un salaire décent (vraiment pas facile ici) pour enfin partir de chez maman et papa et voler de leurs propres ailes. Impossible de penser carrière ici. Impossible de penser à construire une famille. Les jeunes sont les victimes de la crise économique et si ce sont eux le futur du pays, je crois que le futur s’annonce encore plus désastreux.

Pourquoi? Parce que tous les jeunes Italiens avec un brin d’ambition s’envolent vers des terres qui prennent avantage de leurs connaissances et habiletés et qui misent sur la méritocratie. Parce que le pays a un taux de natalité des plus bas en Europe et a une population vieillissante ce qui veut dire que le(la) jeune qui réussit à entrer sur le marché du travail devra y rester longuement pour payer la retraite de ses concitoyens vieillissants.  Mais un(e) jeune intelligent(e) motivé(e) et qui pourrait apporter un changement pour le pays, s’en va. Ils s’en vont parce qu’ils n’ont plus confiance en leur pays et se sentent emprisonnés dans un système en train de s’écrouler et qui bénéficie seulement les plus riches et ceux près du pouvoir.

Alors les jeunes décident de faire comme Berlusconi a dit dans une conversation téléphonique la semaine dernière: «Je m’en vais de ce pays de merde! » Ce dernier faisait allusion aux poursuites judiciaires en son endroit. Mais les jeunes que je rencontre me disent la même phrase, mais ces derniers parlent du Premier ministre et de son gouvernement. Un gouvernement qui finalement décide de s’occuper de la crise quand il y a quelques mois se vantait d’avoir une économie supérieure à celle de la Grèce.

Mes prochains articles traiteront seulement de la crise que vit le pays et de sa classe dirigeante. L’Italie semble tomber et lorsque le pays tombera réellement, ce sera désastreux pour ses personnes âgées et pour ses jeunes.

À suivre…